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Quand les Nazis brûlaient les livres

22/12/2025

Quand les Nazis brûlaient les livres

Peu de temps après l'arrivée au pouvoir du NSDAP, en 1933, le chancelier Adolf Hitler lance une « action contre l'esprit non allemand », dans le cadre de laquelle se développent des persécutions organisées et systématiques visant les écrivains juifs, marxistes ou pacifistes. 

Le 10 mai 1933, le mouvement atteint son point culminant, au cours d'une cérémonie savamment mise en scène devant l'opéra de Berlin et dans 21 autres villes allemandes : des dizaines de milliers de livres sont publiquement jetés au bûcher par des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi. Ils constituent les autodafés allemands de 1933.
Campagne contre « l'esprit non allemand. »


Sous la république de Weimar, les universités allemandes témoignaient déjà clairement d'un esprit réactionnaire, chauviniste et nationaliste[1]. La corporation des étudiants Allemands (DSt) était passée dès l'été 1931 sous la direction d'un représentant de l'association des étudiants allemands nationaux-socialistes (NSDStB) qui avait été élu avec 44,4 % des voix. Après l'accession des nazis au pouvoir, la corporation des étudiants allemands se retrouva en concurrence avec celle des étudiants nationaux-socialistes[2]. Afin de renforcer la corporation des étudiants allemands, trois mois après l'accession d'Hitler et dans la foulée de la création du ministère du Reich à l'Éducation du peuple et à la Propagande, le pouvoir dota ses instances dirigeantes de leurs propres organes de presse et de propagande.


Au début du mois d'avril 1933, la fédération étudiante d'Allemagne demanda à ses membres de participer, sous la houlette de Hans Karl Leistritz, à une action qui devait se dérouler sur quatre semaines, entre le 12 avril et le 10 mai, avec pour thème la lutte contre l'esprit non allemand[3]. L'action faisait référence à un autodafé de livres qui s'était déroulé au cours de la première fête de la Wartbourg en 1817, et se présentait comme une « action commune menée contre le négativisme juif ».
« L'esprit juif, tel qu'il se manifeste dans toute son absence de retenue dans l'agitation de la scène internationale, et tel qu'il a déjà laissé ses marques dans la littérature allemande, doit en être extirpé[4]. »


Dans le domaine de la politique académique, l'« action contre l'esprit non allemand » constituait le départ d'une conquête des universités par les corporations étudiantes qui se présentaient comme des « sections d'assaut intellectuelles ».

 

 

Quand le régime ordonnait que les livres au contenu nuisible
Soient brûlés publiquement, et que de toutes parts
On obligeait les bœufs des charretées de livres
A traîner au bûcher, voilà qu'il découvrit
Ce poète pourchassé, un des meilleurs, la liste des
Victimes sous les yeux, horrifié, que ses
Livres avaient été oubliés. Il vola à son bureau
(La colère lui donnait des ailes) pour écrire aux hommes de pouvoir.
Brûlez-moi ! écrivit-il d'une plume aérienne, brûlez-moi !
Ne me faites pas cela ! Ne m'oubliez pas ! N'ai-je pas
Toujours rapporté la vérité dans mes livres ? Et pourtant
Vous me traitez comme un menteur ! Je vous l'ordonne, brûlez-moi !


(Bertolt Brecht : L'Autodafé de livres)

 

 

Article de Wikipedia

© Serge Geny